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Disorder in Discipline-



Tuesday 17 March 2009

Fabrice Villard, Le Carnet, 2008

(Cette Chronique m'a ete envoyee par M.F.B., lectrice assidue et aussi ma maman.)

L'auteur en a un dans sa poche en permanence, c'est sûr et il note tout ce qui lui passe à portée d'oreille et de vue,principalement le cocasse, l'incongru, le bizarre, le simple aussi, mais décortiqué de telle façonqu'il nous transporte dans un autre univers. Fabrice Villard, l'auteur nous invite en effet dans son univers loufoque et pourtant il est extrèmement rigoureux quant au maniement de la langue.


Celle-là, il la triture, la tord, la contorsionne, en extrait tout le jus possible, la soumet, la séduit, la consomme en poursuit tous les recoins jusqu'à la dernière lettre, jusqu'à extinction de voix.

Car il faut le dire, l'auteur aime dire ses textes en public et quand on le lit, ça s'entend, ce n'est pas pour rien qu'il est aussi musicien: assonances, douceurs, claquements, grondements, tout concorde pour asseoir personnages et situation dans la plus parfaite congruence.
Son ressort comique principal est la répétition, la répétition toute bête à laquelle le petit rajout, le petit truc de plus modifie d'un coup la vision qu'on croyait assurée. Il adore ça: vous emmener, vous asseoir, vous cajoler et puis vous lâcher au bord du vide ou vous retourner, bref, vous priver de toute certitude.

C'est un poète qui ne se prend pas pour, il se prend plutôt les pieds dans le tapis et ça le fait rire.
Son amour des mots, son envie de jouer avec la langue est plus fort que tout, au fond, il s'équilibre de ça, de ce jeu
où perdant sans cesse son appui, il ne peut qu'aller de l'avant et se rattraper comme il peut. Probable cascadeur refoulé.

Dommage qu'on ne trouve pas encore cet ouvrage très facilement, mais il vaut le coup, à lire à haute voix, sans modération. Un extrait:

"j'ai oublié
j'ai oublié la suite
mais
je n'ai pas oublié
le début
je n'ai pas oublié le début de mon texte
au début de mon texte
alors au début de mon texte
j'ai un petit sac
alors c'est un petit sac marron
sa-que marron
alors c'est un petit sa-que marron vous vous souvenez
en toile épaisse
avec une bride mais pas de poignée
une sorte de besace
qui présente deux caractéristiques remarquables
d'abord un système de fermeture
en trompe l'oeil
faussement factice
parce qu'en fait c'est un vrai système de fermeture
mais pas pratique du tout"........

On finit par être hypnotisé et on entre doucement dans un hors-sens étrange, alors que pourtant,il n'y a que du desciptif et du familier. M.F.B.

Fabrice Villard, Le Carnet, Editions de la Fenetre, 2008.








6 comments:

  1. c'est très tendre...

    j'aime bcp.

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  2. tu vas reussir a ce que je ne t'ignore plus... alors la, bravo, vraiment... second strike.

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  3. je ne comprends pas et je m'en moque. je trouve ça "tendre".

    j'ai trouvé cette chronique touchante.

    bien parler d'un livre est difficile. le faire faire en toute confiance par qqn qu'on aime... je ne sais pas si admirable est le mot - j'ai du mal à maîtriser le concept d'acception - mais je trouve ça fort.

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  4. This comment has been removed by the author.

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  5. salut

    tiens, juste pour info, tu connais ce site (lien inclus, just click it !) ? des livres comme s'il en pleuvait...

    si oui, too bad ! si non, pass it on

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  6. pareil, je viens de trouver ça [je suis un lien], d'excellentes choses dedans. même remarque : si vous connaissiez, tant mieux, sinon, n'hésitez pas à faire passer l'information.

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