« Je ne sais pas comment faire pour sortir de cette pluie. Je dois sortir de cette pluie. » The Long Rain, qui en français a été traduit par La Pluie (un titre plus sec ) raconte la folie progressive de trois voyageurs interstellaires échoués sur Venus. Vénus qu’ils surnomment la Chine. Parce qu’il y pleut en continu et que tout cette flotte s’apparente à la longue à un célèbre supplice chinois : « la cure thermale ». « On t’attache contre un mur. On te fait tomber une goutte d’eau sur le crâne toutes les demi-heures. Tu deviens fou à attendre la suivante. Eh bien, c’est pareil sur Venus, mais à grande échelle. »
La science-fiction, c’est bien, surtout l’été. La science-fiction, ça sert à parler de tout - du présent, du passé, des chinois, de la guerre comme de l’écologie. Tout donc, à commencer par la pluie et le beau temps. « Nous ne sommes pas fait pour l’eau. C’est si lourd. On dirait du plomb de chasse, gros calibre. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir le coup. Je regrette d’être venu en Chine ».
Rappelons, ça le vaut, que The Long Rain a été repris en volume en 1951 dans The Illustrated Man, qui n’est pas exactement le recueil de nouvelles lambda : Bradbury, en plein trip "je dessine des grandes arches", avait composé en ouverture une nouvelle inédite censée les relier toutes : The Illustrated man, justement. Il y racontait comment il avait fait la rencontre dans un cirque d’un homme tatoué de la tête aux pieds. Ce qu’il pouvait lire sur la peau du tatoué, c’était son livre.
Je prends un grand plaisir à relire Ray « Je chante le corps électrique » Bradbury.
Voici le premier paragraphe dans sa langue originelle, Où l’on s’apperçoit combien Bradburry n’a pas toujours été très bien traduit par ici: en anglais, ça sonne déjà comme du Ballard avant l’heure.
The rain continued. It was a hard rain, a perpetual rain, a sweating and steaming rain; it was a mizzle, a downpour, a fountain, a whipping at the eyes, an undertow at the ankles; it was a rain to drown all rains and the memory of rains. It came by the pound and the ton, it hacked at the jungle and cut the trees like scissors and shaved the grass and tunneled the soil and molted the bushes. It shrank men's hands into the hands of wrinkled apes; it rained a solid glassy rain, and it never stopped.
Ray Bradbury, The Long Rain, Planet Stories, USA, 1950, included in The illustrated Man, Doubleday & Company, 1951
Thursday, 12 July 2012
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