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Tuesday, 26 October 2010

Félix Guattari, Les Années d'hiver, 1980-1985

Une amie hier se demandant par mail à quoi ça rime au fond sa folie de vouloir faire des films… Clo vendredi tard dans la nuit parlant de DiD comme d’un échappatoire pour chacun de nous, chaque jour plus acculés à écrire des choses alimentaires, l’aberration d’une proposition tombée (pshittttt...) en fin de semaine - à prendre ou à laisser… Humm, l’hiver a de l’avance cette année. Aussi, est-ce vraiment une coïncidence si ma main, lundi matin, a pris ce livre (sur lequel un vrai post explicatif viendra le jour où Flore aura fini sa thèse) et s’il s’est ouvert, comme par hasard, sur ces lignes bienfaitrices? Philosophie, tu disais? Elles proviennent d’un entretien de 1985 avec Michel Butel, le fondateur de l’Autre Journal – mensuel à coté duquel j’étais un peu passé à l’époque (trop jeune, trop loin) mais dont je n'ai de cesse récemment de croiser le chemin d'anciens journalistes (Sélim, où es-tu, que fais-tu?…). A ce titre, ce post/quote est aussi une manière de célébrer ma rencontre avec l'un d'eux, Manu B. - les garçons avec qui il est possible de partir à la recherche de bars véreux (en général tenus par des libanais) servant des hectolitres d’alcool dans les rues hypocrites d’Abu Dabi ne sont pas légions, après tout…


«On est tous à la merci de cette stupeur qui vous prend à la gorge et vous étouffe littéralement. On est tous alors semblables à Swann, à moitié fou après sa séparation d’avec Odette, et qui fuyait comme la peste tous les mots susceptibles d’évoquer, même indirectement, son existence.
C’est pourquoi chacun reste cramponné à ses échafaudages sémiotiques ; pour pouvoir continuer à marcher dans la rue, se lever, faire ce qu’on attend de lui. Sinon tout s’arrête, on a envie de se jeter la tête contre les murs. C’est pas évident d’avoir le goût de vivre, de s’engager, de s’oublier. Il y a une puissance extraordinaire de l’ « à quoi bon !» C’est bien plus fort que Louis XV et son « après moi le déluge » !
Est-ce que ça vaut le coup de continuer tout ça, de reprendre le legs des générations antérieures, de faire tourner la machine, d’avoir des gosses, de faire de la science, de la littérature, de l’art ? Pourquoi pas crever, laisser tout en plan ? C’est une question ! C’est toujours à la limite de s’effondrer…
La réponse, bien sûr, est à la fois personnelle et collective. On ne peut tenir dans la vie, que sur la vitesse acquise. La subjectivité a besoin de mouvements, de vecteurs porteurs, de rythmes… »



Félix Guattari, Les Années d’hiver 1980-1985, Les Prairies ordinaires, Paris, 2009 (édition originale Barrault, 1986), p.120.

7 comments:

  1. "Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain" Big up to Felix from Sophie:
    http://www.youtube.com/watch?v=dGjnVEAA3H8

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  2. Ah je vois que je suis plus seul à avoir toujours trouvé un petit coté Mille Plateaux (de crudités?) à la Maxitête. Karine, comment s'appelait le vieux gourdineur qui présentait l'émission avec Fophie?
    Je ferais bien un post inspiré sur le n° de LUI dans lequel elle posait, mais j'ai eu le malheur de le passer un mercredi à Credidio, un débile mental qui était en 5ème avec moi, et il ne me l'a jamais rendu, l'enflure

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  3. Super post ! Et merci du clin d'oeil ! J'ajouterai pour l'instant que j'ai entendu dire que Félix Guattari, via images d'archives, faisait une apparition dans le film x de Nicolas Castro, Brigitte et moi (véridique ? )... Une bonne âme pourrait-elle ici me le confirmer ?

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  4. Flore, on va chercher ça d'arrache-pied (tu nous connais il suffit qu'on nous parle d'un truc introuvable et de suite la couscousière neuronale se met à siffler .....pssssssssiiitttttttttt....)

    Plus qu'un clin d'oeil, une commande: on attend un post de toi sur Guattari (ou sur qui tu veux d'ailleurs) dès que tu en auras le temps/l'envie (tu sais sur quel mail me joindre)

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  5. Yep Yep Yep, qu'on nous donne à boire. laisse moi revenir de Tanger, Gilbert, tu ne perds rien pour attendre, ah ah...

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