"Le Back Lot était un exemple tapageur et jovial de ce que la plupart des gens imaginent qu'est Hollywood la nuit tombée. Mais, à part la présence, ici et là, d'une vague tête célèbre, cela ressemblait à n'importe quelle boîte d'Amérique. C'était un montage de musique hot, de rires ivres, de blagues assourdissantes et d'entraîneuses pareilles à des bonbons fondants dans leur enveloppe rouge, verte ou jaune. La musique tombait à bras raccourcis sur les vieilles et douces mélodies sans défense et les tordait comme des bigoudis. C'était, à strictement parler, une symphonie de la faim, faim de l'âme et du ventre, au rythme de laquelle toute cette bande de gens battait du pied, dans une frénésie du désespoir, s'efforçant d'oublier les caprices de son roi: le hasard, trop cruel ou trop bon; d'oublier l'ambition, comme une plaie qui s'infecte et qui cuit, ou le son creux du succès. Et je me rendis compte, une fois de plus, à quel point la musique de jazz est vraie, à quel point elle reflète tout ce remue-ménage qui est en nous, toute cette rage à vif de désirs et de regrets insensés"
Budd Schulberg - Qu'est ce qui fait courir Sammy? 10/18 2005
Wednesday 19 January 2011
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
Superbe extrait qui m'a réellement donné envie de trouver ce livre ou de passer toute l'après-midi à marcher dans le froid en écoutant en boucle du Coltrane.
ReplyDelete