Saturday 11 February 2012
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"L'arrête était atteinte. le glacier vaincu ! Et il était midi...
D'abord ce fut l'épuisement qui domina. Il s'assit, s'allongea, ce qui était fort aisé sur les plates-formes rocheuses horizontales, larges d'un mètre et sèches, qui séparaient les dernières pentes adoucies du névé des précipices de la face sud.
Un grande chaleur, vraiment, se répandait au creux du rocher. Il avait ôté ses lunettes fumées, il but un coup, bourra sa gourde de neige et la coucha près de lui. Maintenant, à mesure que revenait le calme, s'éveillait la conscience, et, il en convenait lucidement, il était tombé dans un piège.
Car redescendre par le glacier, un glacier de ce genre, dans la neige à présent ramollie, et seul, il ne pouvait en être question aujourd'hui, c'eût été la mort à peu près assurée. Si, comme c'était prévu, il avait gravi le sommet de droite, (en escaladant deux à trois cent mètres de rocher difficile) et s'il était revenu de même (les autres voies de ce sommet étaient toutes plus dures et plus longues), la question fût demeurée identique : comment redescendre de l'arrête ? A gauche, elle se poursuivait sur une centaine de mètres, formant quelques brèches mais dans l'ensemble, horizontale et viable ; ensuite, elle s'élançait verticalement en un système de tours apparemment inescaladables et se terminait Dieu sait où. (Ull manquait d'informations à ce sujet car il n'existait à l'époque aucun guide pour cette partie des Alpes ; en tout cas, Ull n'en avait pas trouvé et s'était efforcé de rassembler des renseignements à partir de diverses publications.) Il ne restait donc plus que la face sud.
Elle avait l'air terrible".
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