Très belle interview de Jacques Noël, du Regard Moderne, chez nos confrères de Gonzaï. On se permet d’en reprendre ici quelques lignes, immédiatement dans le vrai.
Pour le reste, le Regard Moderne, est situé 10 rue Gît-le-Cœur, à Paris, en face de ce qui fut le Beat Hotel. Mais tout cela, vous le savez déjà…
«Essayer de ré-aiguiller les gens qui peuvent être transportés par les livres. Trouver, avancer les petits événements de la littérature qui font que cela peut déranger le public. C’est bien aussi. On parlait tout à l’heure de l’importance des personnes que j’ai rencontré, c’est fabuleux,mais les plus passionnés sont souvent les plus intéressants. Par exemple Burroughs qui habitait la rue, ou même Sonic Youth. Un jour, ils ont débarqué dans un hôtel avec un loyer modéré en face de la librairie, et il sont entrés. Ils sont alors tombés sur un livre de traduction de leurs chansons en Français. Ils ont facilement eu l’envie et le plaisir de les chanter dans notre langue, comme ça, à l’intérieur de la boutique…(…) Il y a toujours un moment où tu peux te dire – et je me le suis dit quand même assez tôt: pas la peine de transposer ton savoir sur les autres. Ce n’est qu’un jeu au final, savoir ne pas partir sur quelque chose d’établi et passer du « c’est ça qui est bien»à une idée qui pourrait encore nous donner envie de bouger. Il faut avoir des yeux pour voir. Et c’est la meilleure façon de marcher en littérature.
-Y-a-t-il une rencontre qui professionnellement vous aurait particulièrement frappé ?
Les Throbbing Gristle. Je devais avoir à peine 20 ans, j’étais encore aux Yeux Fertiles. Ils avaient tous une force, des demandes. Ils voulaient comprendre le mal par tous les moyens, tout ce qui l’entoure. Oui, ils sont une première curiosité. Si en voyant ces gens là, qui avaient des aspects physiques redoutables – habillés en faux nazi, en treillis militaire – tu arrives à les aimer au premier coup d’oeil par ce que tu sais qu’au delà il y a quelque chose de complètement magique en eux…
-une volonté de se mettre soi-même dedans pour comprendre ?
Voilà c’est ça. Là il faut les aider, donc ça a été mon métier d’accompagner ces gens là pour les aider à trouver des livres qui correspondaient à leurs besoins. Après quand tu vois les Cramps – ouais on va prendre des groupes un peu sympathiques – arriver avec leurs ongles noirs et leur façon de fouiller, tu les laisse faire. Tu sais qu’ils vont trouver des trucs chez toi. Sans aide, simplement par magie.»
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
je te prêterai le DVD sur Un Regard Moderne à l'occasion, si tu n'as pas vu le documentaire sur le sujet
ReplyDeleteVolontiers. Je ne savais que ça avait été fait. Par qui? Quand?
ReplyDelete