Comme vous, je ne crois pas, ou alors d’assez loin, à l’Apocalypse annoncé pour demain, sinon quoi je ne serais pas là chez moi à écrire ce post que le grand effacement rendra complètement caduque, à propos d’un livre de philosophie cinéphile qui pourrait tout de même lui survivre, si jamais notre mort Maya n’était qu’une farce. Non, si tout devait disparaître soudain, je ne serais pas là devant mon écran, ni vous non plus, je serais dehors à faire une bamboula à tout rompre. Mais si je ne crois pas à l'armageddon, alors pourquoi devrais-je lire ce livre rempli de fables ? Parce qu’il est merveilleusement écrit, peut-être...
«Car le tableau de Bruegel brûle, des morceaux de toile noire carbonisée tombent comme des écailles d’image, mortes. Et bientôt le coin supérieur droit se gondole, se plie, des incandescences trouent la peinture, laissant place au plan suivant : la Terre, ainsi que le point rougeoyant de la planète Melancholia qui, au loin, semble s’en approcher. (…)
les images de ce prélude sont des natures mortes, des allégories glacées et glaçantes. On passe de l’une à l’autre comme on feuilletterai un livre. Page après page, chacune d’elles vibrant d’une pure vibration différentielle qui la retient au seuil du cinéma.
A l’orée, à l’aube d’un cinémonde qui vit déjà de sa propre disparition annoncée. »
(P. 63)
pix: 4:44 (Abel Ferrara)
Peter Szendy, L’Apocalypse Cinéma (2012 et autres fins du monde), capricci, Paris, 2012, 158 pages.
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Dingue, ça fait une semaine que je cours après un texte de Szendy sur la musique tout en me disant qu'il me faudrait aussi son Apocalypse...
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