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Tuesday, 14 December 2010

The Paris Review Interviews


Profitant d’une petite pause entre deux chapitres (on en reparlera peut-être, j’espère, l’année prochaine), je reviens à DinD. Par l’internet, comme souvent, cette bibliothèque dont je ne me lasse pas de l’incroyable profondeur des rayonnages infinis. Cet automne, c’est une nouvelle section de la galerie des périodiques qui s’est ouverte.

J’ai déjà dit mon amour des vieux journaux, et de leurs archives (je suis le genre de type qui, après avoir vu Les portes du paradis, va rechercher dans les archives du New-York Times l’article évoquant la « Guerre du Wyoming » qui inspira la fresque de Cimino). J’aurais pu par exemple détailler mes dérives parmi les articles millésimés de Time Magazine, qui sont tous en ligne, et gratuitement, depuis quelques années (de 1923 à 2010 : on trouvera par exemple ici celui sur le massacre de la Saint-Valentin, l’un des plus hauts (mé)faits d’Al Capone), ou la photothèque de Life Magazine, dont les couvertures en noir et blanc me faisaient rêver ado aux forties ligne claire à la Floc’h (mais dont le site est aujourd’hui absolument hideux, et impose de filtrer systématiquement ses recherches pour ne pas se retrouver avec des kilomètres d’inintéressants clichés de tapis rouges des années 2000).

C’est de l’ouverture d’un incroyable trésor dont je veux parler : la mise en ligne de toutes les interviews de la Paris Review, cette revue fondée entre autres par Georges Plimpton lorsqu’il dérivait expatrié à Paris avec Alexander Trocchi au début des années 1950. La plupart des grandes plumes de la littérature occidentale s’y sont livrées, dans un format théâtral assez inhabituel, et c’est un plaisir sans cesse renouvelé de sauter d’un Burroughs de 1965, plus Harvard du junk que jamais, à Hemingway décrit par Plimpton au milieu d’un capharnaüm où les écrits de Napoléon sur la campagne de Russie voisinent avec des jouets mécaniques, une petite tortue en métal « et un petit modèle réduit d’un biplan de l’US Navy (avec une roue qui manque) », en passant par un Houellebecq et un Crumb tous récents, et Borges, et Cocteau, et Ginsberg, et Mailer, et Huxley, et Nabokov (et je n’ai même pas fouillé les décennies 1970, 1980 et 1990…). Il y a là de quoi passer des heures devant son écran, ou épuiser toute l’encre de son imprimante, pour ceux qui ne conçoivent la lecture que sur papier.

2 comments:

  1. NoooooN!!!!! le rêve. Qu'on ne me dérange plus jusqu'en 2012, j'ai à lire.

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  2. Terrible ! Excellente découverte que ces archives du Paris Review. Je comprends ta passion pour les vieux journaux car avant, le journalisme était différent, peut être moins soucieux de la forme et plus du fond. Le style d'écriture, plus littéraire. Enfin, il me semble (je me base sur le journalisme français) car la langue anglaise et moi, ça fait deux. Hélas !

    J'aime aussi, quand le temps me le permet, me perdre dans les stands des bouquinistes spécialisés "vieux journaux". Il y a quelque temps, je me suis éclaté à feuilleter des "Ici Paris" de la libération de Paris et des journaux de cinéma d'entre-deux guerre : M.Carné, "Pépé le Moko", "Le jour se lève" etc...et les analyses de ces anciens critiques, Pères-fondateurs de la cinéphilie !!!!

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