Entrer dans l’arène à Kinshasa, c’était faire la tournée des bars dancing : les noceurs commencaient par le Siluvangi puis tout le monde descendait direction le Congo Bar, le Air France, l'Amouzou. Pour se finir au Quist, au Ok Bar, chez Macauley. Plus loin, sur Tshoapa, c'était les boites : le Champs-Elysées, l’Afro Mogenbo, le Djambo-Djambu, la Perruche Bleue, Chez Fifi, le Show Boat, le Opika, le Binga Bar, le Oui. On dit qu’à l’emplacement du Congo Bar se tient désormais une église.
Jean Depara a photographié les viveurs de Kinshasa tous les soirs de 1951 à 1975. Sur ses photos, les filles portent des robes cloches à imprimées fleuris, et juste un soutien gorge. Les garçons roulent en décapotables, qu’ils soient noirs ou qu’ils soient blancs. A une époque, tout le monde sortait habillé en Bills... oui, en totale panoplie Buffalo Bill.
Depara est mort en 1997. Une grande partie de ses négatifs ont été détruits. On redécouvre aujourd’hui ce qui a pu être sauvé : c’est l’or noir.
Jean Depara, Kinshasa – Night and Day, 1951-1975, Revue Noire, Paris, 2010.
Sunday, 30 October 2011
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Il existe une version espagnole de cette monographie de poche de Jean Depara, publiée dans la formidable collection Photobolsillo.
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