Jean Giraud/Moebius RIP this morning. The Long Goodbye...
(PS: The Long Tomorrow a paru en deux épisodes dans Métal Hurlant en 1976. Il y a dedans littéralement tout Blade Runner, tout le cyberpunk et les germes de l’Incal . En 1981, j’ai traîné mon père dans une librairie de Montpellier pour qu’il m’accompagne à une séance de dédicace de Moebius. J’étais le seul enfant présent ce jour là, uniquement des adultes aiguisés, pourtant Moebius était en ville pour présenter le dessin animé Les Maîtres du temps (qu’il avait réalisé avec René Laloux et Jean-Patrick Manchette - un truc qui me fait pleurer chaque fois que je comprends que le vieux Silbad et le petit Piel ne font qu’une seule et même personne). J’ai tendu L’Incal Noir à Moebius pour qu’il me le signe, il a été un peu surpris (« c’est une drôle de lecture pour un enfant de neuf ans ») puis il s’est mis à me dessiner sur la page et à me parler, dans cette sorte de langage chamanique qui était désormais le sien, me disant des choses fortes que j’ai toujours en moi et qui, je l’avoue, m’ont permis de tenir plus d’une fois. Il est fort possible que j'ai fait mon entrée dans le monde des adultes cette après-midi là. Moebius est mort ce matin d’un cancer. La longue marche a commencé.)
Les Maîtres du temps est un chef-d'oeuvre. Rien n'est comparable à ce météore de dessin animé. Une fin magnifique qui vous tire les larmes... J'ai toujours eu un faible pour les deux petits êtres télépathes, Jad et Yula... "l'orphelin de Perdide est mort. Il a quitté notre temps pour entrer dans l'éternité"
ReplyDeleteJ'ai arrêté de lire des bd à 14 ans, viré toute ma collec chez ma mère (à part un Eberoni et un Doury qui trainent encore dans les rayons pour des raisons obscures), développé depuis une phobie pour tout ce qui se rattache à ce monde définitivement englouti. La mort de Giraud (adoré tout autant que son avatar)c'est vraiment le dernier clou sur le cercueil. Il m'avait également dédicacé un de ses albums (lequel?), je vais peut être retourner chez ma mère...
ReplyDeleteArticle masterpiece de Didier Peron, par ce lundi dans Libération - sur The Long tomorrow et l'influence de Moebius sur tout le ciné de science fiction. Read This!
ReplyDeletehttp://next.liberation.fr/cinema/01012395354-des-planches-a-l-ecran
je n'ai pas rencontré Moebius, mais je lui avais écrit, en 1988 ou 1989, à l'époque Starwatcher où il était installé à Los Angeles. c'était son associé, Randy ou JM Lofficier qui m'avait répondu, sur une carte du Maître avec des cristaux et des bonhommes en haut chapeau. pas aussi séminal qu'un Incal Noir dédicacé à l'âge de 9 ans...
ReplyDeleteet pourtant, si pornochio n'avait pas posté le premier, j'aurais eu moi aussi plein de choses à écrire sur Gir. je le ferai peut-être à l'occasion.
juste une ou deux choses, à propos de l'Incal Noir, justement : il faut lire cette bande dans ses couleurs originales, que l'on doit à cet autre génie du trait, Yves Chaland - ces jaunes, ces verts, ces roses... ce ne sont pas les couleurs directes terreuses d'Arzach, mais des à-plats électriques qui font beaucoup pour faire de ce 1er épisode un truc aussi excitant et rapide qu'un early Devo. et je crois bien que c'est cet album-là que prend Pascale Ogier pour lire avant de se coucher dans Les Nuits de la Pleine Lune de Rohmer... à vérifier...
Pierre, de mémoire (étant au tag, là), oui c'est bien L'incal que Pascale lit au moment de s'endormir dans son appartement tut frais repeint. Dans sa petite collection de bd, il y avait aussi une réédition Futuropolis des stries des années 30:40 américains (Male Call? Dick Tracy? Agent X-27? à vérifier). Chacun (hum hum) sait que Pascale Ogier avait aussi fait la direction artistique du film de Rohmer. L'Incal, c'est ce qu'il fallait lire quand on était une jeune fille moderne.
ReplyDeleteOn veut te lire sur Gir, comme on', le post Long Tmrw, c'était un truc sur le vif, une heure après l'annonce de la mort. Rien de définitif là-dedans. So comme on... comme on dit à Detroit