«Dans la camionnette, tous les vêtements étaient les mêmes, entassés et lavés ensemble, puis distribués, tant d’unités par personne, sans tenir compte du possesseur original ni de l’utilisateur précédent. Telle était la vérité de la communauté du corps. Mais cela procure assurément un curieux sentiment de porter les chaussettes de l’un et les sous-vêtements de l’autre. Cela vous donne le frisson, la chair de poule. Vous donne envie de marcher un peu ratatiné en soi-même, pour ne pas toucher les vêtements dans lesquels on se trouve. »
ps: J'ai lu pour la première fois ces lignes en 2004 (à Beyrouth, où se passe une partie du roman). Elles décrivent de quelle insidieuse façon la Secte Moon s'y prenait pour casser les corps, les faire plier, les soumettre. Cette image d'un bassin qui se ratatine pour ne pas frôler la culotte contre laquelle il frotte, depuis me hante.
Don Delillo, Mao II, 1990, traduit par Marianne Véron, Actes Sud/Babel, p.97-98
Tuesday 20 September 2011
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