Sean O'Brien me parait pas mal pour commencer.
The Drowned Book m'a touche, ce qui est devenu assez rare pour un ecrivain britannique. Parenthese: Un autre qui, lui, m'a carrement bouscule, c'est Dai Vaughan. Ni l'un ni l'autre ne sont traduits en francais. P.A. me racontait l'autre jour qu'une de ses amies en etait presque a monter une collection pour publier Vaughan, "rien que pour ca". Que font les autres? Les autres tant pis.
Je n'ai pas d'outils pour parler de la poesie, je n'en maitrise pas les codes.je ne sais pas qui fait quoi, qui revendique quoi, qui deteste qui... Cette innocence/license me convient, je vais pouvoir faire semblant d'etre honnete.
Je vous rassure ou je vous fais peur, Sean O'Brien est loin d'une poesie Rock n'Roll, d'un truc frontal et violent. Il m'apparait comme classique et reconnu mais j'espere peut etre, secretement, qu'il soit a part. Vieux reflexe.
Mais ca, ca doit faire partie du truc, cette satisfaction a etre emu par la rigueur et le travail (ah), un peu comme je fus emu, par exemple, par le Wallenberg d'Hedi Kaddour, un livre eminemment "IVe"republique". Si le labeur me touche, c'est que j'ai du trop manger de spontaneite, les deux n'etant pourtant opposes que dans l'esprit des cons. Alors oui,O'Brien sent la Culture: trois fois laureat du Forward Poetry Prize et n'etant le seul a l'avoir eu deux fois, traducteur de Dante, ailleurs (in The Silent Room, son recent recueil de nouvelles) ne parlant que de livres jusqu'a etre saoul de bibliotheques et de citation (Bolano? Borges?). Comme O'Brien, je me reserve le droit et le plaisir, meme ephemere, de me sentir ex-"jeune homme en colere", meme si je pense bien que dans la naievete un peu passeiste de la politique du Drowned Book, elle est aussi la, la poesie.
Poesie=disques=peu de necessite de parler de ce qu'il y a dedans. On fera vite : un Southern Gothism rince par la pluie du Nord de l'Angleterre, la decreptitude naturelle et la violence sociale, Dean forest et egouts victoriens, ,l'entre-deux-eaux et le vert-de-gris, Thoreau et Thatcher, elegies et charclages, un peu l'amour, beaucoup (beaucoup) la mort...Le romantisme certain (def: venant avec l'age?)de la fatalite.
Je sens bien que les mots sont tout pour O'Brien, de "odalismes" a "fuck". On ne peut pas rater ca, meme en anglais. D'ailleurs, la poesie doit etre plus abordable que le roman dans une langue que l'on ne maitrise pas totalement. Peut etre que ca renforce la musique. Vous me direz.
From "Arcadia"
I woke the ferryman-Go On! Where next?
-There is no next, He said.This is the place.
We slid beneath the footbridge and emerged
Beside an island thick with snowy laurels,
Where he beached.-Get out and walk from here.
I entered that enormous miniature
And as in childhood forced my way among
the hypertrophied bushes and the drifts,
Until at what I knew must be the island's heart
I found myself once more beside the lake,
where he was waiting patiently, as though
We'd never met, and roused himself to push
The iron coffin from shore again.
Sean O'Brien, The Drowned Book, Picador Poetry, 2007.
No comments:
Post a Comment