Bien sûr, on ne parle pas des babas avachis qui payaient
leurs tickets comme des moutons dans les festivals du début des années
1970 ; mais de ces freaks hargneux qui arrachaient les clôtures au nom de
la musique gratuite (Farren avait fait ça à l’île de Wight), de ces petits
frères des Beats en blousons de cuir et cheveux longs qui se rêvaient Guitar Army, avant-garde rock’n’roll
d’une révolution pour la musique, la drogue, et baiser dans la rue (Farren fut
un temps le « représentant » anglais du White Panther Party, le
joujou politique, débile et exalté de John Sinclair), de ces ramoneurs de riff
qui faisaient vrombir le psychédélisme comme un moteur trafiqué (réécouter ici
les Deviants en Bo Diddley des détritus de la société spectaculaire-marchande).
Les quelques nécros dispersées ici et là dans le creux de
l’été insistent sur sa mort si rock’n’roll – crise cardiaque sur scène, alors
que les Deviants interprétaient Cocaine & Gunpowder –, sa trajectoire musicale
intransigeante, du Londres underground de Michael X (un type dont je reparlerai un jour) et d'Alexander Trocchi (un type dont j'ai déjà parlé) à la
New Wave naissante qui le vit voisiner avec ces autres proto-punks de cuir et
d’acier, le MC5 et Hawkwind (qui fut le berceau intersidéral de Mötörhead), son incroyable
prolixité littéraire (il aura été tout à la fois historien des amphétamines –
son seul livre traduit en français –, elvisophile maniaque, autobiographe et
romancier de science-fiction et d’histoires de vampires). Il a même eu droit à
une dépêche du site Pure People, ultime pied de nez de la société du spectacle
intégré à celui qui fut l’un de ses contempteurs les plus acérés.
Je veux de mon côté retenir le chroniqueur rock visionnaire
qui, au nom du spontanéisme garage des années 1960, raillait au début de l’année 1976 la machinerie lourdingue et superfétatoire du Rock Circus, et en
appelait à une nouvelle révolution juvénile et électrique. Elle viendra
quelques mois plus tard, comme on le sait, et réjouira Mick Farren. Quant à la
machinerie lourdingue et superfétatoire du Rock Circus, ce Titanic qu’il
promettait à l’iceberg il y a 37 ans, quinze jours avant sa mort, le 13 juillet
2013, les Rolling Stones jouaient à Hyde Park pour 65 000 personnes. Les
tickets (95 £ + frais de réservation) se sont vendus en quelques heures.
Personne n’a renversé le grillage.
Yep!!!! Pierre Evil is back! (et c'est un plaisir)
ReplyDeleteindeed ! j'avais besoin de remettre un peu de désordre dans ma discipline
ReplyDeletemonsieur du punk, c'est quoi le titre du livre?
ReplyDeletemonsieur du punk, c'est quoi le titre du livre?
ReplyDeletepas de livre, un article du NME de 1976, The Titanic Sails At Dawn, linké ds le post et trouvable ici :
ReplyDeletehttp://www.theguardian.com/music/2013/jul/31/mick-farren-nme-rock-titanic-sails
et pour compléter la biblio francophone de Mick Farren, on rajoutera également sa biographie de Gene Vincent (Gene Vincent : There's One in Every Town, chez Camion Banc) et une anthologie des posters rock aux éditions Stéphane Bachès
ah si, Days in The Life (Voices of the British Underground 1961-1971), histoire orale de l'uderground avec comme un des principaux interviewes Mick Farren. Tres tres droles passages sur la manif en redescende... ca doit exister en poche...
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