A la bien peu ludique (malgré son titre) exposition de la
BNF consacrée à Guy Debord au printemps dernier, la plus belle surprise aura
été sa femme, Michèle Bernstein, cachée dans un coin de l’exposition, tout au
fond de la grande salle consacrée à l’apogée de l’IS dans les années 1960. C’est
un extrait de Lectures pour Tous, l’émission
littéraire et patrimoniale de Pierre Dumayet, dans laquelle celle qui fut la
première épouse de Debord présente son roman Tous les chevaux du roi, jubilatoire description parodiant Sagan de la vie infiniment libre de Carole et Gilles, deux irréguliers derrière lesquels il n'est pas difficile de reconnaître Bernstein et Debord.
Mutine, pétillante, elle se joue de son
interlocuteur patelin et bizarrement complice. Huit minutes de pur plaisir, qui
éclairait d’une flamme joyeusement amorale le cénotaphe empesé dressé par
la BNF au pape de l’IS.
Pour ceux qui s’interrogeraient sur ce qu’était le ton
habituel de cette émission lorsqu’elle ne recevait pas de situationniste, allez
voir ici celle consacrée à Céline, reçu pour la sortie de D’un château l’autre. Et, en contrepoint, ce canular que Dumayet
avait monté avec Claude Piéplu, là.
PS : après Mick Farren, je n’ai pas voulu refaire de post
nécrologique avec un lien vers un texte du défunt disponible sur internet. Mais
je ne peux que vous conseiller d’aller lire ici ce court texte d’Elmore Leonard,
décédé il y a quelques jours, Mollo
sur les adverbes, les points d’exclamations et le verbiage, dans lequel il
donne ses dix règles d’or de l’écriture. Un petit chef d’œuvre de critique
littéraire hardboiled.