Monday, 24 June 2013
Friday, 21 June 2013
EDMUND CLARK, CONTROL ORDER HOUSE, 2012
Comme si la description d'une prison pouvait m'ouvrir les yeux. Comme si de belles photos neutralistes (?) pouvaient m'émouvoir.Comme si un appendix administratif pouvait me passionner comme la correspondance de Flaubert. Sans me prendre au piège po-mo de l'extase devant ce dinosaure, jouet d'enfant renversé sur une moquette pavillonnaire.
CONTROL ORDER HOUSE, sans virgules, rien, couverture rouge, comme un dossier pénal. Ce que ce beau livre est. Esthétique et Politique contenues par une reliure administrative (les coutures sont tendues). Magistral comme ne peut dire le magistrat. Un constat aux allures de dystopie. Reality sans show.
Essayons une présentation neutre, les mots d'Edmund Clark: 'In December 2011, I was the first artist allowed access to work and stay in a house in which a man suspected of involvement with terrorist-related activity had been placed under a Control Order'.
Photos non retouchées, comme interrompues (son travail le fut par les autorités); plan de la maison-prison… Des échos: Foucault et la multiplicité du contrôle via la normalité (le pavillon de banlieue est une prison parce qu'il est un pavillon de banlieue, This House is Britain…), banalité du diary de ce prisonnier, banalité de l'intérieur ('The thumbnails show are unedited and in the order in which they were taken')… Écrasement de la logorrhée judiciaire, Clark incluant le jugement sur CE-these are not his initials-sans que jamais on ne sente pris au piège d'une performance.
Yes, This is History (not art) and it fucking hurts…
You can, and should, get it here.
Edmund Clark, Control Under House, Here Press, London, 2012
Friday, 14 June 2013
Quote : Susan Sontag, Journal
"5/5/64
"Ce qui ne me tue pas me rend plus fort." (Paraphrase de Nietzsche)
Il n'y a chez Irène ni amour, ni charité, ni gentillesse à mon égard. Pour moi, envers moi, elle devient cruelle, superficielle.
Le lien symbiotique est rompu. Elle l'a écarté.
Maintenant elle se contente de présenter les "factures". Inez, Joan, Carlos!
Aucune réactivité en elle. A mon égard, seulement la dureté. La surdité. Le silence.
16/7/65
Le langage devenue une série de tonalités "blanches", sourdes
Jamais de colère mais soit de la souffrance (si j'aime) soit de l'aversion, du dégoût dans le cas contraire
Je ne téléphone jamais à personne
Les matins sont les pires
Les gens sont superficiel, égoïstes - mais c'est sans importance je peux le supporter. "Ca n'a rien de personnel."
Est-ce que je me détériore depuis deux ans - m'étiolant, devenant austère, renfermée?
Aucune image de l'avenir
Ma carrière est ma vie, elle existe en dehors de moi, + c'est ce que je dis aux autres. Au-dedans, il y a mon chagrin.
Si j'espère le moins possible, je ne serai pas blessée.
1/8/65
Lire Blanchot, L'Attente, L'Oubli
Jean Reverzy
Bataille, Histoire de l'oeil
Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère
Bataille : lien entre sexe+mort, plaisir+souffrance
Cf. Larmes d'Eros
Le problème avec un escroc, c'est qu'il ne tombe JAMAIS le masque. Il SEMBLE toujours fiable, séduisant, chaleureux, etc. Vous ne parvenez jamais à faire cadrer l'EXPERIENCE que vous avez de lui avec ce que vous DECOUVREZ de lui.
Irène : d'elle, j'ai connu l'EXPERIENCE d'un amour voluptueux et sans limites pendant quatre ans et demi. Ce que je pourrais m'obliger à penser d'elle (via Diana Kemeny etc.) - son besoin de dominer, de subjuguer, d'amoindrir - est toujours court-circuité par mon expérience. D'où le COMMENT PEUT- (POURRAIT) ELLE ?
Est-ce que mon humiliation des deux dernières années lui a procurée un réel plaisir ? C'est ce que dit Kemeny (+ Noël Burch). Je n'arrive pas à le croire - de quelqu'un que j'ai aimé. Ce serait donc un monstre -
J'ai toujours pensé (au pire) qu'elle n'éprouvait rien - qu'elle avait dû s'endurcir + se boucher les yeux, à un point extraordinaire, de sorte à se libérer - de sorte à ne pas se sentir coupable
Et si elle avait réellement tiré du plaisir ?
Je suis incapable de l'imaginer - bien que ce soit une évidence pour tout le monde
Je pensais qu'elle était autre, je la crois, la croyais différente."
Pix : Anna Karina dans Vivre sa vie de Godard.
Susan Sontag, Journal-Volume II, 1964-1980, Christian Bourgois, 2013.
Sunday, 2 June 2013
Quote from Deller's Folk Archive
'
Jeremy Deller représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise cette année avec son instantané 'English Magic'. un William Morris géant détruit le yacht de Putin, Ziggy Stardust vs Northern Ireland etc... Ses juxtapositions habituelles (more here).
Du coup on a refeuilleté son Folk Culture, publié il y a presque 10 ans, et toujours disponible. Avec Alan Kane, Deller catalogue l'Angleterre qu'il aime. La maniėre est neutre, le contenu ('The one aspect common to all contributions is that they have been authored by individuals who would perhaps not primarily consider themselves artists') me rappelle pourquoi j'habite ici.
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