Croisé Philippe hier au Rex, paquet vite filé, ex-jeunes gens modernes, c'est à dire de vieux hommes discrets.
Dedans, l'attendu (non pas attendu, promis) Pigs de Spottorno. Dur. Une copie dédicacée a un certain Ari du Dead Men Don't look like Me de Paul Schiek. Dur.
Et puis, ce truc que je ne connaissais pas, Ransacked de Nancy Holt. On ouvre.
Une écriture enfantine, photos d'une maison délabrée.
C'est pas ça. Enfin si, mais non.
On écrit cinq minutes après la lecture, peut-être on ne devrait pas. On ne devrait peut-être pas raconter l'histoire. Une histoire simple comme seul evil can be. Un truc banal, une mamie exploitée, spoliée par une bande de junkies, dont la grosse truie de chef se fait passer comme aide soignante. Parenthèse: ma grand mère est morte de l'Alzheimer, elle fut "accompagnée" comme on dit - mon cauchemar, petit, c'était justement ce truc. D'ailleurs Papa, pourquoi sa première "aide' fut elle virée hein?
Esther, la mamie, c'est la tante de Nancy Holt, sculpteur(trice?) américaine, land art,femme de Robert Smithson, tout ça (pas d'esthétisme dans les photos de ses intérieurs saccagés mais on y voit peut-être ce qu'elle, l'artiste a pu y voir)...
Oui alors… Ca finit bien, Nancy Holt réussit a se débarrasser de cette crasse, sa tante Esther pourra mourir de son cancer en paix (comme deux de mes tantes, une au mari presque 'Pat m'a tuer').
Esther, et sa plume de gosse, ont alors laissé la place aux documents légaux. Pas un mot de trop. Rien. Les échos du Control Order House d'Edmund Clark laissent alors place au sale gout du personnel. De la Politique de l'intime a la politique de intimité. On est content de la rareté de l'objet, parce qu'on se demande presque si on n'aurait pas aimé ne pas le recevoir (sans rancune Philippe).
Je ne sais pas si j'aurais du écrire ça comme ça à froid, à chaud. Mais je suis sur que sinon, je n'aurais pas pu.
Nancy Holt, Ransacked, Printed Matter Inc, New York, 1980
Juste un des post que je préfère depuis qu'on fait ce blog.
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