Le doublé n'est pas dans notre tradition, mais nous n'avons pas de traditions.
Rare et fulgurant (de la première à la dernière page), essai de critique (a-)littéraire qui se met en jeu. Nous met en jeu aussi.
in Thomas Clerc, Maurice Sachs Le Desoeuvré, Allia, 2005.
'Sachs, par un retournement qu'il paiera cher, ne peut accéder à la littérature par le livre. Si elle veut racheter une vie qui en est pleine, l'oeuvre doit être sans faute-c'est loin d'être le cas-, et d'abord elle doit exister,c e qui n'est guère plus sur. Première des figures de son existence rhétorique, le paradoxe de cet homme qui vénère la chose écrite est son incapacité à produire un texte en vue de le montrer. Impossible à rendre publique, l'écriture est sa doublure alors qu'elle devrait être son manteau. En la reléguant, Sachs se met en deçà des mots, c'est à dire nulle part. Son oeuvre s'efface au profit d'invisibles formes de vie qui font de lui l'écrivain moins son oeuvre. Otez l'auteur, que reste t-il? Des actes, venus remplacer la place vide.'
un mois de juillet commencé avec Dustan et qui se prolonge avec Thomas Clerc en passant par Cocteau et Maurice Sachs: ça se tient.
ReplyDeleteL'extrait est magnifique. Fait froid dans le dos, aussi.